La Hunaudaye
(côte d’Armor)
Le “vrai” château de la Hunaudaye, construit en 1220 par Olivier de Tournemine.
Olivier de Tournemine dit « Le Gerfaut » à cause de l’oiseau de proie qui l’accompagnait partout…
L’HISTOIRE DU CHATEAU
Il est en Bretagne bien des châteaux en ruines : beaucoup étaient des forteresses imposantes dont les murs ont succombé sous les assauts des guerriers et sous les coups du temps auquel, parfois, les vandales révolutionnaires ont prêté la main.
Certains remontent bien au delà du XVème siècle,à l’époque où la féodalité était toute puissante. D’autres sont plus anciennes encore. Leurs murs se sont écroulés en partie, mais ce qu’il en reste atteste que ceux qui les construisirent, savaient unir, dans un ensemble parfois formidable, l’élégance et la force. C’est l’impression que l’on emporte quand on visite, dans le commune de Plédéliac, le château de la Hunaudaye, dont les ruines, devenues la proie des ronces et des lierres, se dressent dans un auguste défi au temps, dans un site d’une sauvage grandeur.
Les cinq tours énormes qui le flanquaient sont encore debout, mais décapitées. La partie qui était demeurée habitable a été incendiée en 1793. Le château de la Hunaudaye est vieux de sept siècles. Sa construction par Olivier de Tournemine remonte à l’an 1220 et son nom lui viendrait du village actuel de Saint-Jean beaucoup plus ancien que lui, qui se nommait alors la Ville-Hunaudaye et dont il était proche.
L’HISTOIRE DE LA FAMILLE TOURNEMINE
Originaire d’Angleterre, la maison de Tournemine était alliée aux Penthièvre. Parmi ses membres, il en est qui furent de véritables bandits et qui ne reculèrent pas devant le vol et l’assassinat. C’est Geffroi de Tournemine qui pille et rançonne Plancoët et vole les vases sacrés de la chapelle de Lesberroit; c’est Pierre de Tournemine qui arrête l’évêque de Saint-Brieuc traversant la forêt de la Hunaudaye en 1384, lui enlève ses cheveux et ses bagages et ne lui rend la liberté que moyennant rançon. Deux ans plus tard, le 20 décembre 1386, ce même Pierre de Tournemine assassine son beau-père Jean de Beaumanoir. Il confesse son crime et essaie de se justifier. Mais le Duc de Bretagne décide, à la demande de Robert de Beaumanoir, fils de la victime, de recourir au jugement de Dieu. Le duel judiciaire a lieu en présence de toute la cour. Pierre de Tournemine est terrassé par son adversaire qui, généreusement, au lieu de l’achever ou de le faire pendre, lui fait grâce.
A quelque temps de là, Jean Eder de Beaumanoir épousa Marie de Villiers, dame du Homet de la Bérardière, douairière de la Hunaudaye, mère de Georges et de Jean de Tournemine. Mécontents de ce mariage, les deux jeunes gens attirèrent, sous prétexte d’une partie de chasse, leur beau-père dans la forêt de la Hunaudaye et le firent lâchement assassiner sous leurs yeux par Jean du Breil et un de leurs frères bâtards.
La tradition assure que bien d’autres drames se déroulèrent à la Hunaudaye. Le château était devenu un objet de terreur. Personne n’osait s’aventurer dans les environs. Les Tournemine ne respectaient rien. La reine Anne, elle-même, traversant la forêt lors de son voyage en Bretagne pour se rendre au Folgoët, fut arrêtée et conduite en présence du seigneur des lieux. Il la fit traiter avec égard mais soutint qu’il avait le droit de mettre à rançon quiconque passait dans son voisinage, sans sa permission. Il vint une époque où la rumeur, renchérissant sur la vérité, accusa le maître redouté de la fière demeure d’avoir assassiné son père, sa femme et son frère. Il ne pouvait plus, disait-on, connaître les douceurs du sommeil. Une nuit, un chevalier drapé d’un manteau rouge se présenta devant le châtelain. Celui-ci appela ses gens pour châtier cet inconnu qui osait pénétrer dans sa chambre sans s’être fait annoncer. Comme nul ne répondait à son appel, il aperçut, derrière l’homme au manteau rouge, trois spectres entre-ouvrant leur suaire et montrant leur sein percé et sanglant.
« Je n’ai pas d’autre garde, dit le chevalier : ce vieillard, c’est ton père ; cette femme, c’est ton épouse ; ce jeune homme, c’est ton frère. Ils viennent te chercher pour que désormais tu demeures avec eux. A ce moment un violent orage éclata. Le faîte des tours, frappé par la foudre, s’effondra. Quand, le lendemain, on pénétra chez le châtelain, on le trouva mort sur le sol. »
Un clin d’oeil :
Il existe une « Rue du Seigneur de Tournemine » à Piriac-sur-Mer (Loire Atlantique 44) !!!
NOTA BENE : Le dernier des Tournemine fut bien Pierre de Tournemine… qui mourut sans descendance… et c’est là que la romancière entre en scène et créé un bâtard Tournemine, il sera Gilles Goélo… et ce sera le GERFAUT!!
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